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RavaillacRavaillac le fou de Dieu de Janine GARRISSON aux  Editions Cairn. Un roman historique captivant par une historienne de renom spécialiste du siècle d’Henri IV et du protestantisme. Il s’agit de la réédition d’un titre paru aux Editions PAYOT (romans Payot) en 1993.

 LE LIVRE :
Qui était donc ce Ravaillac dont le nom demeure dans notre mémoire collective comme celui du régicide ?
Quelles forces obscures l’ont conduit à perpétrer l’acte sacrilège ?
Enfant des guerres de Religion, François Ravaillac apparait comme un être solitaire, tourmenté, malheureux. Rejeté par l’Eglise alors qu’il est obsédé par le désir de lui consacrer sa vie en entrant dans les ordres, il éprouve la certitude que le Seigneur l’a chargé d’une mission essentielle, celle d’éliminer le tyran hérétique, ce roi Bourbon protecteur d’une religion réformée qui menace l’avenir du royaume et l’autorité du pape.
Tout au long du chemin qui d’Angoulême à Paris le conduit vers l’acte fatal, chaque rencontre, chaque évènement est perçu par lui comme autant de signes, de messages qui le confirment dans ses certitudes;
Janine Garrisson, auteur de nombreux ouvrages d’histoire sur le XVIe et le XVIIème siècle, a imaginé le cheminement mental de ce fou de Dieu convaincu que son crime ne peut être finalement qu’absout par la sainteté de la cause qui l’inspire. A l’image de tous les autres « inspirés » de tous les temps, de tous les fanatiques.

L’AUTEUR :
Janine Garrisson, née en 1932, historienne, femme de lettres française, spécialiste de l’histoire politique et religieuse du XVIe siècle. Agrégée d’histoire et docteur ès lettres, elle est professeur honoraire de l’université de Limoges et  membre honoraire de la Société de l’histoire du protestantisme français.
Bien que connue pour son oeuvre d’historienne, elle a également fait quelques incursions dans la littérature, écrivant notamment quelques romans, romans historiques et romans policiers à caractère historique sous trois noms d’auteur : Janine Estèbe, Janine Garrisson-Estèbe et Janine Garrisson parmi lesquels : Protestants du Midi : 1559-1598 : Privat, L’Homme protestant : Hachette, Les Protestants au XVIe siècle. Fayard, Le Comte et le manant (roman). Payot, Meurtres à la cour de Henri IV (roman). Calmann-Lévy, Les derniers Valois. Fayard, Paris, 2001, Histoire des protestants en France : de la Réforme à la Révolution, Privat, Catherine de Médicis : l’impossible harmonie. Payot.

DEJA PARU aux Editions CAIRN : A mort les sorcières

RAVAILLAC :
François Ravaillac, né en Angoulême en 1577. Profondément mystique, hanté par des visions, François Ravaillac présente un profil psychologique fort troublé : il s’accusera en confession à plusieurs reprises d’« homicide par intention » et présentera son acte criminel comme une mission divine.
En 1609, il a une vision lui demandant de convaincre Henri IV de convertir les huguenots. Incapable de rencontrer le roi, malgré plusieurs tentatives (période de Noël en 1609 et de Pâques 1610), il interprète sa décision d’envahir les Pays-Bas espagnols comme le début d’une guerre contre le pape. Déterminé à mettre fin au Grand Dessein du roi, il décide alors de le tuer.
Quelques semaines avant le crime, Ravaillac vole un couteau dans une auberge dans le but de tuer le roi. Il change d’avis plusieurs fois et, décidé à retourner dans ses terres natales, abîme volontairement l’arme à Étampes. Convaincu de nouveau de la nécessité de son acte, il répare le couteau et fait demi-tour vers Paris. Le 14 mai 1610, il suit le carrosse du roi dès sa sortie du Louvre. Rue de la Ferronnerie (un axe étroit de quatre mètres de largeur), dans l’actuel quartier des Halles, il rattrape le carrosse royal, en route vers l’Arsenal où le roi va rendre visite à son ministre Sully cloué au lit par une grippe. Henri IV est alors accompagné dans son vaste carrosse de quatre de ses officiers, notamment du duc d’Épernon et du duc de Montbazon. Le domicile de son ministre et confident étant proche, le roi juge inutile de se faire escorter par la Garde à cheval, aussi est-il protégé par une faible escorte de fantassins. Voulant voir les préparatifs prévus pour l’entrée solennelle à Paris de Marie de Medicis, sacrée reine la veille, le roi fait lever les rideaux de cuir de sa voiture.
Vers 16h15, le convoi est cependant bloqué par un encombrement (une charrette de foin et un haquet chargé de tonneaux de vin manoeuvrent avec difficulté) juste devant l’auberge « Au coeur couronné transpercé d’une flèche », nom prémonitoire. Certains valets de pied se tenant sur le marchepied s’éloignent pour disperser la foule qui reconnaît le carrosse royal dont les mantelets de cuir relevés montrent le roi qui salue les badauds en dodelinant la tête, d’autres gardes traversent le cimetière des Innocents pour devancer le carrosse : Ravaillac profite alors de l’aubaine, pose un pied sur l’essieu du carrosse et l’autre pied sur un montoir puis se jette sur le roi.
Il porte trois coups de couteau : un premier touche le roi sans dommage majeur près de l’aisselle, Henri IV hurle « Je suis blessé », un second l’atteint au poumon droit, sectionnant veine cave et aorte, le roi murmure « Ce n’est rien, ce n’est rien » et le dernier perce la manche du duc de Montbazon. Bien qu’il soit ramené à grand train au Louvre où accourent l’archevêque d’Embrun et son premier médecin Petit, Henri IV meurt.
Ravaillac ne cherche pas à s’enfuir, le duc d’Épernon s’écrie « Ne le tuez pas ! Pas une main sur lui, il y va de votre vie ! ». Il est ramené à l’Hôtel de Retz par le duc afin de lui éviter un lynchage, ce qui a fait naître dès 1611 la thèse selon laquelle le duc et la marquise de Verneuil étaient les instigateurs d’un complot contre le roi; le procès de Ravaillac permettant de détourner les soupçons. Il reste 48 heures dans cet hôtel particulier rue Charlot où étrangement on le laisse voir et parler à de nombreuses personnes puis est conduit une journée à l’hôtel du duc d’Épernon puis enfin transféré légalement à la Conciergerie.

Il est condamné à mort par le Parlement de Paris au cours d’un procès rapide de dix jours, présidé par Achille Ier de Harlay qui conclue à l’acte isolé (sans complicité) d’un fanatique catholique, son ordonnance d’exécution pour « l’inhumain régicide » précise que le condamné, une fois soumis à la question, doit être conduit en place de Grève où il est destiné à « [être] tenaillé aux mamelles, bras, cuisses et gras des jambes, sa main droite, qui tenait le couteau avec lequel il a commis ledit régicide, sera brûlée de feu de soufre, et sur les endroits tenaillés, il sera jeté du plomb fondu, de l’huile bouillante, de la poix, de la résine brûlante, de la cire et soufre fondus ensemble. Ensuite, son corps sera tiré et écartelé par quatre chevaux. Les membres de son corps seront consommés au feu, réduits en cendres et jetés au vent ».

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